ASSE-Strasbourg : une victoire, oui, mais…
Ce samedi, le stade Geoffroy-Guichard a vibré au rythme d’une victoire importante pour l’ASSE, qui s’est imposée 2-0 contre Strasbourg. Après deux défaites consécutives, cette victoire est un souffle d’air frais pour les Stéphanois, leur permettant de prendre un peu de distance avec la zone rouge. Cependant, la rencontre a été assombrie par des incidents regrettables : des chants homophobes ont résonné dans les tribunes, suscitant une réaction immédiate du gouvernement.
Dès le coup d’envoi, les deux équipes ont montré des signes de nervosité, avec une première mi-temps marquée par une seule frappe cadrée, à l’avantage des Alsaciens. Ce n’est qu’à la 47ᵉ minute que le match a pris une tournure plus dynamique, lorsque M. Nadé a ouvert le score pour les Verts sur un corner dévié. Sissoko, remplaçant, a ensuite doublé la mise à la 78ᵉ minute, scellant ainsi la victoire. Malgré cette belle performance, l’ambiance festive a été ternie par les chants homophobes, suscitant l’indignation des acteurs du football et du gouvernement.
Othman Nasrou, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, a exprimé son mécontentement sur les réseaux sociaux, demandant à la Ligue de football professionnel (LFP) pourquoi le match n’avait pas été interrompu face à ces comportements inacceptables. Dans un contexte où les instances du football français ont récemment été appelées à appliquer strictement le protocole de la FIFA concernant les incidents de ce type, la situation soulève des questions sur la gestion des comportements discriminatoires dans les stades. Le collectif “Rouge Direct” a également interpellé le gouvernement, annonçant des plaintes contre la LFP et DAZN, appelant à une action concrète pour mettre fin à ces actes.
Le ministre des Sports, Gil Avérous, a rappelé lors d’une réunion au ministère de l’Intérieur que la lutte contre l’homophobie et le racisme dans le sport doit être une priorité. Malgré les efforts pour instaurer des mesures dissuasives, Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, a souligné que l’arrêt des matchs n’était pas toujours la solution la plus efficace. Cette position suscite des débats, alors que de nombreux supporters appellent à des sanctions plus sévères pour lutter contre ces comportements.
Bien que l’ASSE ait célébré une victoire précieuse sur le terrain, les incidents survenus durant la rencontre rappellent que le chemin vers un sport inclusif et respectueux reste semé d’embûches. La réaction rapide du gouvernement et des collectifs de soutien montre une volonté de faire évoluer les mentalités et d’agir contre l’homophobie dans le football. La rencontre entre Saint-Étienne et Lyon, prévue dimanche prochain, sera l’occasion de voir comment ces incidents seront pris en compte par les instances du football et les supporters.